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L'auteure entre dans la pièce, où l'attendent déjà le héros et son grand frère. En l'apercevant, le premier sourit et se redresse sur sa chaise. À ses côtés, le deuxième reste de marbre, exagérément affalé sur sa chaise de sorte qu'on se demande comment diable est-ce que l'objet peut rester stable. Il devrait déjà avoir chaviré et envoyé Castor s'écraser au sol depuis longtemps.
S'efforçant de ne pas sourire à cette idée, l'auteure prend place sur son siège.
Auteure : Eh, salut vous deux! Ravie que vous ayez accepté de me rencontrer dans le cadre de cette entrevue.
Castor : Ouais, enfin, ce n'est pas comme si tu nous avais vraiment donné le choix...
La main du Rôdeur fuse vers l'épaule de Castor, et ce dernier grimace en jetant un regard de biais à son petit frère.
Polux : Ça nous fait plaisir, voyons. Tout pour nos fans.
C. : Surtout si elles sont mignonnes.
Polux roule des yeux en laissant échapper un soupir.
L'auteure retient un sourire avant de poser sa première question.
A. : J'ai demandé à vos lecteurs quelles questions ils aimeraient vous poser, s'ils en avaient le pouvoir, et j'ai reçu quelques réponses très intéressantes. Avant de vous les dévoiler, toutefois, j'aimerais connaître vos impressions suite à la récente sortie du tome 5, L'éveil du loup, en magasins?
Les sourcils de Castor s'arrondissent.
C. : C'est une blague, j'espère? Je n'y suis même pas!
P. : Ah, non, tu ne vas pas t'y remettre!
C. : Me remettre à quoi? Et puis, c'est facile pour toi, tu es le héros de la série. Alors, nécessairement, on te voit tout le temps.
P. : Castor...
Tandis que le Rôdeur cherche quelque chose à dire dans l'espoir d'apaiser son frère, l'auteure jette un coup d’œil incertain en direction de la caméra, dont le voyant lumineux rougeoie comme un flambeau dans la nuit. Après un dernier regard en direction des deux frères, elle étire finalement le bras et fait tourner l'objet sur son trépied. L'image d'une banale porte en métal gris poussiéreux empli le champ de vision des lecteurs.
A. : Castor, mon choux, je comprends ta déception, mais tu sais bien que tu ne peux pas avoir plus de pages que ton frère. C'est lui le héros.
C. : Je sais, mais tout de même! Je n'apparais pas du tout dans le tome 5 et je ne reviens qu'à la...
A. : Tsst-tsst! Les lecteurs vont t'entendre.
C. : Humpf.
A. : On a déjà eu cette discussion, mon choux.
C. : Je sais. Et ne m'appelle pas mon choux, je déteste ça.
A. : Pfff, tu adores ça.
C. : Non, je déteste ça.
P. : Euh, désolé de vous interrompre, mais les lecteurs attendent...
A. : Oh, c'est vrai! Merci, chéri.
P. : Ne m'appelle pas...
Une main apparaît dans le champ de la caméra et l'auteure redirige cette dernière sur les invités. Polux a la bouche entrouverte, comme s'il s'était apprêté à dire quelque chose - mais quoi donc? - et s'était finalement interrompu. Castor, pour sa part, arbore une moue boudeuse digne de sa fillette de quatre ans.
A. : Alors, où en étions-nous?
C. : Je disais à quel point j'étais heureux de voir mon p'tit frère s'épanouir avec son nouveau compagnon, Kinnzyo.
Les yeux du Rôdeur s'écarquille et il pivote brusquement vers son frère.
P. : Attends, tu te fiches de moi?
C. : Pas du tout. Et t'inquiète, je ne te juge pas. S'il prend bien soin de toi, le p'tit Tsaye, je suis heureux.
La bouche de Polux s'ouvre et se referme à plusieurs reprises.
P. : Kinnzyo est mon ami, d'accord? Merde, je ne peux même pas penser à lui de cette façon.
Un frisson de dégoût, ou d'autre chose peut-être, lui remonte le long de l'échine et l'adolescent frissonne.
P. : Et puis, comment peux-tu être au courant, d'abord?
C. : Pffff, je suis ton grand frère, Polux. Je sais tout ce qui te concerne. D'ailleurs, elle embrasse bien, la rouquine? Avec ou sans la langue?
Polux blêmit, enfin, si une telle chose est possible avec son teint d'albâtre. Castor, lui, affiche désormais un large sourire qui dévoile ses dents aussi blanches que le visage de son petit frère. Ce dernier déglutit finalement et tourne la tête vers l'auteure.
P. : À ce sujet... C'était vraiment nécessaire?
A. : Quoi donc?
Le Rôdeur jette un regard en coin à Castor avant de revenir à l'auteure. Il se passe une main nerveuse dans les cheveux pendant que sa bouche forme des mots qui refusent de franchir ses lèvres.
P. : Ma... langue dans la bouche de cette rouquine?
Sur l'autre chaise, Castor éclate de rire et Polux le regarde d'une façon qui aurait tué n'importe qui dans la seconde. N'importe qui, mais pas Castor.
A. : C'était nécessaire.
P. : Mais ça ne risque pas de faire baisser ma cote de popularité, si?
A. : Polux, tu es le héros. Rien ne peut faire baisser ta cote de popularité.
P. : Mais...
A. : Non. Je suis l'auteure. Je décide. C'était nécessaire.
Polux grommelle quelque chose d'inintelligible pour les lecteurs et croise les bras sur son torse.
Castor rigole toujours.
C. : Vous voyez? C'est pour ça que je devrais être le héros! Je n'irais jamais embrasser une autre femme pendant que la mienne a le dos tourné!
P. : Eh, eh, doucement. Tara et moi n'étions pas vraiment ensemble à ce moment précis de l'histoire. Et puis je te rappelle que tu as épousé Nola et que tu lui as fait un enfant alors que tu étais promis à une princesse sociopathe depuis ton enfance.
C. : Justement! J'ai risqué ma vie, mon honneur et mon trône au nom de la femme que j'aime! N'est-ce pas romantique? Et puis comment tu sais que j'étais promis à une cinglée de princesse, d'abord?
Polux regarde Castor d'un air entendu et lui offre un sourire éclatant.
P. : Je suis ton petit frère, Castor. Je sais tout ce qui te concerne.
Le Fugitif roule des yeux.
C. : Peu importe. Je suis incroyablement romantique et ma fille est la plus adorable de toutes les gamines des cinq Royaumes. Voilà pourquoi je devrais être le héros. Et disons-le, je suis le plus beau.
P. : Pfffff, pardon? N'importe quoi.
A. : Bien! Je crois qu'on a répondu à la première question! Nous poursuivrons donc cette palpitante entrevue avec une première question des lecteurs.
L'auteure baisse les yeux vers son cahier de notes, à la recherche de la première question. Lorsqu'elle ramène son attention sur les deux frères, elle remarque immédiatement que quelque chose cloche; Castor et Polux affiche tous deux une attitude nonchalante - en apparence seulement. Après tout, le Rôdeur ne carre-t-il pas les épaules, les muscles de ses bras croisés bien saillants? Et Castor... Une minute. Sa chemise n'était pas ouverte, tout à l'heure, si? Et, la vache, vous avez vu ces abdos? Gloups.
Du coin de l’œil, en périphérie de la vision des tablettes de chocolat de Castor, l'auteure aperçoit le Rôdeur qui roule des yeux.
P. : S'il te plaît, tu veux bien arrêter de commenter tout ce qu'on fait et simplement nous poser les questions? Et Castor, cesse de sourire comme ça, tu veux?
L'auteure papillote des paupières et pivote vers le plus jeune des deux frères.
A. : Mais je suis l'auteure! C'est mon boulot de commenter tout ce que vous faîtes!
Sous le regard noir du Rôdeur, l'auteure se renfrogne.
A. : Très bien. Dans ce cas, Megan veut savoir ce que vous avez en commun?
Les frères rigolent.
P. & C. : Rien.
A. : Bon, et bien voilà enfin quelque chose sur quoi vous êtes d'accord.
Silence. Comme ni Castor ni Polux ne daigne ouvrir la bouche, l'auteure les foudroie tour à tour du regard.
A. : Oh, allez, faîtes un petit effort. Vous vous êtes réconciliés, non?
C. : Mouais. En quelque sorte.
P. : Si on veut.
C. : C'est compliqué.
L'auteure laisse échapper un soupir.
A. : Tout est toujours compliqué, avec vous deux.
C'est au tour des deux frères de fixer l'auteure d'un œil noir, mais celle-ci est immunisée contre leur pouvoir d'intimidation.
A. : Quoi, c'est vrai! Et puis, vous voyez, c'est déjà la première de tout un tas de choses que vous avez en commun.
C. : Pffff!
P. : Vraiment? Et mis à part le fait d'aimer te compliquer la vie, qu'est-ce qu'on a tant en commun?
A. : Bah déjà, vous êtes de vraies têtes de mules, mais alors là, des vraies de vraies.
P. : Des têtes de quoi?
C. : Wow, merci du compliment.
A. : Oh, ne le prends pas comme ça. D'accord, vous êtes entêtés, mais vous êtes aussi fougueux, loyaux, passionnés et incroyablement courageux... Oh, et bien voilà qui répond à la question de Pascale...
L'auteure baisse la tête vers son cahier de notes et biffe ladite question. Lorsqu'elle relève les yeux, elle trouve Castor et Polux qui se jaugent, non pas comme deux prédateurs qui tentent de deviner les faiblesses de l'autre, mais plutôt comme deux chatons qui voient un de leurs semblables pour la première fois.
Les épaules du Rôdeur s'affaissent et il se retourne vers l'auteure.
P. : Des chatons?
A. : C'est tout ce que j'ai trouvé.
L'adolescent soupire tandis que l'auteure jette son révolu sur Castor.
A. : Alors?
C. : Bah... J'aime bien me bagarrer. Et Polux aussi, non? Ça compte?
A. : Et bien, c'est un intérêt que vous partagez tous les deux, alors oui, ça compte.... Je crois.
P. : Aimer mettre son poing dans la figure des idiots qui t'embêtent, un intérêt?
A. : Te gêne pas si tu as une meilleure idée...
Polux plisse les paupières en direction de l'auteure et un grondement sourd se fait entendre.
A. : Je t'interdis de jouer au loup avec moi, Polux, ou alors...
L'auteure lève son stylo d'un geste menaçant. Le Rôdeur semble comprendre le message et se calme, bien que des éclairs jaillissent toujours de ses yeux sombres. Puis son regard s'éclaircit.
P. : Les loups!
L'auteure et Castor l'interroge du regard.
P. : Enfin, les animaux. J'aime bien les animaux. J'ai grandi en pleine forêt, après tout...
C. : Il n'a pas tort. Pour les animaux, je veux dire. J'aime bien les renards et les chevaux - et les loups, bien sûr.
P. : Évidemment.
L'auteure hoche la tête d'un air encourageant.
A. : Quoi d'autre?
P. : Hum... La chasse? J'ai toujours aimé chasser avec la meute.
A. : Castor?
C. : Ouais. Ouais, la chasse c'est bien, aussi.
A. : Et bien vous voyez? Ce n'était pas si difficile...
Les frères roulent des yeux, mais un sourire barre leurs visages.
A. : Vous avez - finalement - répondu à la question de Megan. Nous pouvons donc passer à la suivante : Polux, nombreux sont ceux qui s'interrogent à savoir comment le lien entre Anouka et toi s'est tissé?
P. : Et bien, comme les lecteurs le savent, j'ai sauvé la vie d'Anouka alors qu'elle n'était encore qu'un nouveau-né et...
Le Rôdeur s'interrompt en voyant l'auteure lever le doigt. Celle-ci pivote vers la caméra.
A. : Le héros fait référence à cet évènement dans le tome 1, à la page 27.
Puis elle rapporte son attention sur Polux. D'un signe de la main, elle l'invite à continuer.
P. : Je disais donc que bébé, Anouka était minuscule et très faible. Sa mère n'a pas voulu s'occuper d'elle, son instinct lui disant que le bébé ne survivrait pas. J'ai toutefois refusé de la laisser mourir et je l'ai confié à une autre louve - celle qui avait remplacé ma mère-louve en tant que femelle alpha. Habituellement, seule le couple alpha peut engendrer des progénitures, mais ma meute était différente... D'une manière ou d'une autre, je crois que c'était à cause de moi...
Le Rôdeur se tait, le regard plongé dans le vide. Peut-être ressasse-t-il de vieux souvenirs ou alors...
L'auteure interrompt sa narration devant le regard noir que lui jette le héros.
P. : Enfin. L'alpha avait elle aussi mis bas peu avant, et elle a donc pu allaiter Anouka. Je me suis toujours soucié davantage d'Anouka que de n'importe quel autre membre de la meute. Quand j'ai dû les quitter...
A. : Tome 4, pages 91 et 92.
P. : ... elle m'a simplement suivi.
L'auteure serre ses notes contre elle, émue. De leur côté, Castor fixe son petit frère, une ombre dans le regard, et Polux se trémousse sur sa chaise. Il n'a jamais vraiment aimé être au centre de l'attention.
P. : Alors...?
A. : Alors quoi?
P. : Question suivante?
A. : Oh, oui, bien sûr!
L'auteure fait tourner les pages de son cahier de notes. Entre les croquis d'armes, de cartes géographiques de l'univers de Polux ainsi que de mémos gribouillés à toute vitesse, elle trouve la prochaine question.
A. : En parlant du fait d'avoir grandi entouré de loups, Aurèlie demande si tu te sens davantage comme l'un d'entre eux, ou davantage comme un homme?
Polux joint les mains sur ses genoux et fronce les sourcils.
P. : Je ne crois pas m'être jamais considéré comme autre chose qu'un homme. Même enfant, j'avais bien conscience des différences qui me séparaient de mes frères et sœurs de meute, et j'étais sans cesse attiré vers le village, là où les autres enfants jouaient et riaient dans les rues. Bien sûr, je me sens différent de la plupart des gens, mais je crois que j'ai toujours su où était ma place; je le sens en moi. Évidemment maintenant, il y a ce truc de loup rouge, mais...
Le Rôdeur suspend sa phrase devant le regard empli d'avertissements que lui lance l'auteure.
P. : Quoi?
A. : Les lecteurs, chéri. Certains n'ont pas encore lu L'éveil du loup.
P. : Oh.
A. : Ouais.
Polux s'éclaircit la voix.
P. : Enfin, disons simplement que mes ambitions de vie se rapprochent davantage de celles des hommes que des loups.
A. : Tes ambitions de vie?
P. : Ouais.
A. : Comme?
P. : Bah, j'en sais rien. Me marier, peut-être?
Castor pouffe de rire.
C. : Toi, te marier?
P. : Bien sûr, qu'est-ce qui ne va pas là-dedans?
C. : Bah, toi. Je ne t'imagine pas en gentil petit mari aux côtés de sa gentille petite femme, c'est tout.
P. : Évidemment, si je te regarde, je n'ai pas le meilleurs des modèles.
C. : Pardon?
A. : Eh, eh, doucement!
L'auteure ramène ses personnages à l'ordre d'un claquement de doigts.
A. : Alors, Polux, un mariage, enh?
Avec un dernier regard noir à l'attention de son frère, le Rôdeur acquiesce.
P. : Ouais.
A. : Quoi d'autre?
P. : Des enfants? Pourquoi pas?
C. : ...
A. : Castor, je t'interdis de prendre part à cette conversation.
Le Fugitif se renfrogne et croise les bras sur son torse.
A. : Des enfants, alors. Ça répond à la première question de Claudia. La seconde : garçons ou filles?
P. : Hum... Les deux? Un garçon et une fille, ce serait bien non?
A. : Mouais, c'est ça...
P. : Qu'est-ce que ça veut dire?
A. : Qu'on a pas toujours ce qu'on veut...
Quelque chose atteint douloureusement l'auteure à la tête et elle en lâche presque son cahier de notes.
A. : Aïe-euh! Mais c'était quoi, ça?
Elle baisse la tête vers le sol, où elle aperçoit une pièce d'or.
A. : Castor? C'est toi qui m'a lancé ça? Pourquoi? Et puis d'où est-ce que tu sors ça, d'abord?
C. : De mon pantalon.
A. : De ton pantalon? Et tu caches beaucoup d'autres trucs comme ça, dans ton pantalon?
Un large sourire vient étirer les traits du jeune homme. L'auteure s'empresse de lever une main.
A. : Non, ne réponds pas à cette question. Je ne veux pas savoir.
C. : Et les lectrices...?
A. : ...ne veulent pas savoir non plus.
Le Fugitif dévergondé esquisse une moue déçue.
C. : Dévergondé? Je ne suis pas dévergondé!
A. : Si, tu l'es. Beaucoup. Trop.
C. : ...
A. : Alors pourquoi est-ce que tu m'as lancé cette pièce?
Sans répondre, Castor jette un regard en biais à son petit frère. L'auteure suit son regard. Ne comprend pas. Castor insiste. L'auteure écarquille les yeux. Elle comprend. Oh la gaffe qu'elle a faillit faire...!
P. : Quoi?
Le Rôdeur a suivi l'échange de l'auteure et de Castor et semble bien intrigué, presque agacé.
A. & C. : Rien.
A. : Allez. Un garçon et une fille; bien. Tu sais quels noms tu leur donnerais?
P. : Je n'y ai jamais trop réfléchi, en fait. J'ai le temps, non?
A. : Bien sûr, bien sûûûûûr...
L'auteure aperçoit un chatoiement du coin de l’œil.
A. : Castor, garde cette pièce loin de moi!
Pendant que Polux interroge son grand frère du regard, l'auteure en profite pour survoler ses notes.
A. : Oh! Et, le meilleur pour la fin : Audrey se demande ce qui te plaît chez une fille, et, disons-le, elle n'est certainement pas la seule à se poser la question...
Polux délaisse son aîné et fronce les sourcils vers l'auteure.
P. : Ce qui me plaît chez une fille? Hum, je ne sais trop, en fait.
C. : Pffff, moi je sais!
P. : Ah ouais? Et bien vas-y, apprends-moi ce que j'aime chez les filles.
C. : Les allumeuses.
P. : Pardon? Qu'est-ce qui...
C. : Oh, calme-toi. Je dis simplement qu'il te faut une fille plus... aventureuse que toi pour faire avancer les choses.
P. : Pour faire avancer les choses?
C. : Bien sûr. Enfin, il faut être d'accord sur un point, c'est que tu n'es pas le gars le plus entrepreneur des cinq Royaumes...
P. : Et alors?
C. : Et alors? Tu sais que les bébés ne se font pas tous seuls?
Le Rôdeur serre les poings et l'auteure se lève de sa chaise en voyant son visage viré au rouge.
A. : Eh, je ne veux pas avoir à vous séparer, d'accord?
C. : Mais non! Je dis simplement qu'il aime que ce soit la fille qui l'allume lui, et pas le contraire. Et puis, je ne vois pas ce qu'il y a de mal là-dedans. Moi aussi, j'aime bien quand la fille est entrepreneuse... Eh! Ça nous fait autre chose en commun!
L'auteure et le Rôdeur roule des yeux en chœur.
A. : D'accord. Disons plus globalement, alors. Comment aimes-tu tes compagnes?
Polux lève les yeux vers le plafond et reste ainsi de longues secondes, comme si la réponse y était inscrite.
P. : Les cheveux longs? J'aime les filles aux cheveux très longs.
C. : Et moi, je déteste ça.
P. : Pffff, et pourquoi?
C. : Annsala.
P. : Oh.
C. : Mouais.
Silence.
C. : Oh, je sais! Du caractère. On aime bien les filles avec beaucoup de caractère.
P. : Vrai! Une fille fougueuse, intrépide et qui n'aime pas qu'on lui tienne tête.
C. : Coriace à l'extérieur.
P. : Mais douce et fragile à l'intérieur.
C. : Comme Nola.
P. : Comme Tara.
Les deux frères sourient et échangent un regard complice.
L'auteure serre son cahier de notes contre elle en soupirant.
P. & C. : Quoi?
A. : Vous êtes trop mignons.
P. & C. : On sait.
A. : Je vous aime.
P. & C. : On sait.
Les deux frères se regardent puis, de façon parfaitement synchronisée, se lèvent de leurs chaises et se dirige vers la porte au fond de la pièce.
A. : Eh, où allez-vous?
C. : J'ai une tribu à diriger - et un thé imaginaire à prendre avec ma fille, également.
P. : Et moi, quelqu'un à ramener du royaume des morts.
A. : D'accord, mais, et moi? Vous ne me dîtes pas que vous m'aimez?
Castor ouvre et tient la porte à Polux tandis que celui-ci quitte la pièce.
P. & C. : Tu sais qu'on t'aime.
A. : Bien sûr, mais il faut me le dire! C'est important de dire aux gens qu'on aime qu'on tient à eux. Après tout, on ne sait jamais quand est-ce que ce sera la dernière fois...
Castor quitte à son tour la pièce.
L'auteure étire le cou dans l'espoir d'apercevoir ses personnages une dernière fois.
A. : Surtout dans votre cas... CASTOR, GARDE CETTE PIÈCE LOIN DE MOI!!!
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Alors? On se donne rendez-vous pour un prochain bonus?