***ATTENTION : Certains passages de ce livre pourraient
déstabiliser les lecteurs les plus jeunes ou plus sensibles. S’adresse à un
public averti.***
Les âmes perdues, tome 1
Quatrième de couverture :
« ‘‘Un piano se
dressait contre les fenêtres qui nous protégeaient du monde extérieur.
J’appuyai sur une touche. Les poils de ma nuque se dressèrent et ma peau
picota.
J’imaginai que c’était
ainsi qu’on se sentait quand on tombait amoureux.
J’étais prête à tomber
à ce moment précis.’’
La vie est morne et
simple à la fois pour Tess, qui vit dans un futur assez rapproché où le
gouvernement, confronté à l’extinction de l’humanité, va de l’avant avec la
création des élus, des êtres artificiels qui sont extraordinairement beaux,
incroyablement forts et imperturbablement mortels.
C’est alors qu’elle
commence à travailler à Templeton, un centre d’entraînement pour les êtres
artificiels, que Tess fait la connaissance de James. Ils sont aussitôt attirés
intensément l’un par l’autre, et cette attirance est terriblement dangereuse.
Tess sera également exposée à plus de choses qu’elle ne s’attendait à
Templeton. Pourra-t-elle tenir tête à ses oppressuers, même si cela doit lui
faire renoncer à la seule joie que la vie lui apporte? »
Mon avis :
Je ne vous ferai pas languir : ce livre aura été une
découverte pour moi, et ce, dans tous les sens du terme. Une découverte car, n’ayant
jamais entendu parler ni de l’auteure ni de son livre, qu’il se soit agi de la
VOA ou de la VF, j’ignorais à quoi m’attendre en me lançant dans cette lecture.
Coup de cœur ou coup de masse? Une découverte aussi car, au bout du compte, j’aurai
beaucoup apprécié ma lecture et je peux être heureuse d’avoir osé m’y
intéresser.
À ceux qui seraient déjà tentés par cette lecture, je
commencerai par vous prévenir : en entamant ma lecture, j’ai d’abord été
un peu perdue. L’histoire commence sur un évènement plutôt important et
complexe, mais les explications et mises en situation tardent à venir. Nous
nous retrouvons donc avec Tess, une héroïne qui semble, au premier abord,
froide et antipathique, qui fait face à une situation tragique. Bien que la scène
nous soit décrite avec moult détails, ainsi que les pensées de Tess, le tout
est toutefois assez déroutant. J’ai donc passé quelques pages à penser « Quoi?
Mais qu’est-ce que…? Pourquoi? » Je n’ai malgré tout pas abandonné et j’ai
bien fait, car un peu plus loin nous sont décrit l’univers, la situation
politique et la toile de fond de toute l’histoire, et tout se remet en place.
Ouf!
Ces bases qui nous apparaissent donc plus clairement pourront
toutefois rapidement vous sembler clichées : dans un monde futuriste – et pourtant
pas si éloigné du nôtre –, des colonies humaines dévastées par la guerre se
regroupent par secteur; après de longues années passées à souffrir et à voir
tant de gens tomber au combat, un gouvernement tyrannique décide de créer l’être
humain le soldat parfait – il est beau, fort, rapide, insensible,
intelligent – et il surpasse rapidement l’humain normal en nombre et en
pouvoir.
Vous voyez le genre.
Et, comme vous pouvez l’imaginer, Tess déteste les êtres
artificiels. Pour réparer une faute commise par sa sœur aînée, notre héroïne n’aura
cependant d’autre choix que d’aller travailler à Templeton, un centre de
recherches où sont créés des êtres artificiels, et où plusieurs d’entre eux
vivent en attendant de pouvoir devenir soldats. L’adolescente se verra donc
obligée de côtoyer ces êtres qu’elle méprise tant, et même, de les servir. Au
fil des pages, toutefois, Tess fera des découvertes troublantes, et son opinion
concernant non seulement les êtres artificiels, mais aussi concernant le monde
dans lequel elle vit changera du tout au tout. Et ce, en grande partie grâce –
ou à cause de, selon le point de vue – à James, un artificiel qu’elle
rencontrera et apprendra à connaître à Templeton. Dois-je préciser que James
est bien différent des autres artificiels vivant à Templeton? Non, bien sûr,
vous l’aviez déjà compris. Et, déjà, vous voyez le tableau.
Donc oui, l’ensemble peut paraître cliché, mais d’un autre
côté, un élément est considéré cliché parce qu’il se retrouve dans la grande
majorité des romans d’un même genre. Et, s’il se retrouve ainsi dans plusieurs
romans, c’est selon moi parce que ledit élément fonctionne. Eh bien, dans Les êtres artificiels, cette trame de
fond « clichée » a fonctionné, pour moi.
J’ai en effet pris plaisir à suivre l’évolution de Tess,
cette héroïne qui nous semble si froide et détachée au début du roman, mais que
l’on apprend à connaître, à comprendre et à aimer. Mais, par-dessus tout, j’ai
aimé à quel point cette lecture nous porte à réfléchir sur notre société, ce qu’elle
est aujourd’hui et ce que nous sommes en train d’en faire; j’ai aimé qu’elle
nous porte à réfléchir sur notre place dans le monde, sur nos responsabilités,
nos droits. J’y ai aussi décelé un message quant à la place de la femme ainsi
qu’au combat qu’elle doit mener pour garder cette place. Évidemment, là n’est
que mon interprétation personnelle, mais je suis certaine que les lecteurs ne
resteront pas indifférents aux sujets, inquiétudes et tabous qui sont soulevés
dans ce tome 1.
Finalement, je conclurai cette critique en disant que si la
première moitié peut sembler un peu lente, bien qu’elle se lise aussi très
bien, la seconde se lit quant à elle à toute vitesse! Les choses s’accélèrent
et plusieurs rebondissements et révélations m’ont prise au dépourvu. À travers
toutes ces questions morales et éthiques, ces surprises ont pimenté ma lecture,
et ce, pour mon plus grand plaisir!
Les êtres artificiels
ne passent donc pas loin du coup de cœur et c’est sans hésitation, et même avec
grande excitation, que je lirai le tome 2, intitulé Les Naturels.
Ma note : 4.5/5
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