samedi 17 mai 2014

Blé sur la route, par Patrice Cazeault



Blé sur la route, tome 1

Quatrième de couverture :
« Thierry et Miro, quelques semaines avant qu’ils ne forment le duo ‘Blé’’.
À la suite d’un spectacle désastreux, Thierry et Miro décident d’accompagner leur jolie voisine (dont ils sont tous les deux secrètement amoureux), Cassandra, dans un voyage sur la route afin de lui remonter le moral.

En chemin, ils devront échapper à l’emprise d’un petit bum rural, garder leur vieille bagnole en un seul morceau, découvrir le mystère des voix que Miro entend dans sa tête, se défendre contre les attaques d’une chauffeuse d’autobus en manque d’émotions fortes, préserver la vie de Thierry (qui mange plusieurs ‘‘méchantes volées’’ au cours de cette aventure), déjouer les plans d’un trafiquant de drogue, trouver l’amour et former le groupe Blé.

Rien que ça! (et plus encore!)

Le tout à travers de vibrantes réflexions sur l’amitié, la vie et la musique.

Et ce n’est que le premier livre! Wow! »


Mon avis :
En commençant ce livre, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ok, l’auteur n’est nul autre que Pat Cazeault (son blog ici), dont je suis une grande fan. Toutefois, Blé sur la route s’annonçait complètement à l’opposé de la génialissime série Averia (tome 1 ici). Ajoutez à cela que je suis loin d’être une groupie du groupe Blé (bon, j’avoue que je monte le son quand Avion papier passe à la radio), ce nouveau roman de Cazeault promettait… des surprises.

Dès les premières pages, j’ai tout de suite été frappée par l’écriture TRÈS différente de l’auteur : moins étoffée, plus « dialoguée », avec du joual même. Je n’ai d’abord pas été convaincue; pas trop fan des textes écrits en « québécois », je préfère un vocabulaire plus recherché, une plume plus fluide, élaborée… Bref. Après un temps d’adaptation, toutefois, ma lecture s’est faite plus facilement. Il y avait peut-être tout de même un peu trop de joual à mon goût – cool, ok; roadtrip; ok; sloggue, non; les sacres (très québécois) et la tonne d’onomatopées? Pas sûre. Enfin. Passons.

Par contre, bien que j’aie encore eu besoin de m’habituer, j’ai bien aimé la façon d’entrecouper les chapitres de « making-of », comment on prenait une pause dans notre lecture pour voir – lire – Thierry, Miro et Patrice argumenter sur la prochaine scène, comme si nous lisions le livre au fur et à mesure qu’il était écrit. Les blagues de l’auteur qui nous parle à nous, les lecteurs, et qui commente les actions de nos trois héros – Thierry, Miro et Cassandra – alors même que nous assistons auxdites actions, a donné un côté très rafraîchissant et original à ma lecture.

Lecture qui s’avère d’ailleurs plutôt légère. Je risque de m’attirer les foudres d’un certain auteur, ici – tousse-tousse –, mais pour moi, Blé sur la route se classe presque dans la catégorie chick-lit. Après tout, la base de l’histoire est quasiment un triangle amoureux… Cependant, et c’est là que je me contredis, j’aurais aimé voir plus de romance dans ce livre. Je sais, je viens de dire qu’on a droit au classique triangle amoureux de tous les romans YA… Mais ici, point de romance torride à la YA. On est plutôt dans les sous-entendus de jalousie et – oh –, on a droit à un baiser – un tout petit baiser. Qui aura l’honneur d’embrasser Cassandra…? Ah, ça, faudra lire le livre pour le savoir!

Enfin. Donc oui, une histoire d’amour entre les trois héros, mais tout au long du roman, on est plutôt dans les réflexions sur l’amitié, la trahison entre amis, la complicité entre amis, les difficultés de l’amitié… Vous avez saisi.

Nos trois amants amis, donc. Je dois avouer que c’est un autre point qui m’a laissée sur ma faim. Si Cassandra est plutôt attachante, bien que je l’aurais giflée à une ou deux reprises, nos deux protagonistes masculins m’ont semblé plutôt… hum… ok, je vais le dire : vides. Des deux, Miro est sans conteste le plus élaboré. Son attitude froide et nonchalante n’est évidemment qu’une coquille, qui cache des émotions ardentes et puissantes. Il vient donc chercher quelques points. Thierry, par contre, a sonné plutôt faux, pour moi. Bouffon tout au long du roman, on ne voit pas grand-chose d’autre de sa personnalité et même dans les scènes plus sérieuses, touchantes, j’ai eu du mal à voir sa profondeur.

D’accord, je vais peut-être un peu loin dans mes réflexions… Après tout, ce roman est une sorte de blague. Un récit humoristique qui plaira, je n’en doute pas, aux fans du groupe Blé. Pour ma part, je n’ai pas été tout à fait conquise, mais je suis une lectrice difficile qui aime le complexe, la tragédie, le suspens, la romance… N’empêche, Blé sur la route m’a permis de me détendre, et je suis convaincue qu’il saura faire de même avec le public féminin du groupe…


Ma note : 3.5/5


PS – Puis-je mentionner qu’il est vraiment étrange de lire un roman où les héros sont basés sur de vrais mecs – que je connais? (D’accord, Miro, beaucoup moins, mais ce n’est pas le point…) Et de critiquer ces héros? Je me sens comme… vache de dire qu’ils n’ont pas de profondeur. Alors, pour que ce soit bien clair, je parle du Thierry DU LIVRE et du Miro DU LIVRE, d’accord? Merci de votre compréhension, chers lecteurs.



Merci aux Éditions AdA pour ce livre!



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