jeudi 21 juin 2012

Écrire (ou mon discours pour Sors de ta bulle)

Voici le discours que j'ai rédigé pour la cérémonie de clôture du concours Sors de ta bulle, auquel j'étais invitée hier soir, le 20 juin. J'étais vraiment très-très nerveuse de parler devant tout ce monde, mais finalement, ça s'est bien passé -- enfin je crois.


Bonsoir à tous, merci d’être venu supporter les participants de cette année, qu’il s’agisse de vos amis, de votre sœur/frère/enfant. Un grand merci à Lynda Dion pour m’avoir invitée ce soir, ça me touche énormément. Ça me touche parce que, en plus d’avoir publié mes deux premiers romans tout récemment, je suis une ancienne participante du Concours Sors de ta bulle. Une ancienne participante qui n’a pas gagné le premier prix et qui, malgré tout, a continué à écrire. Et c’est agréable de voir qu’on se souvient de moi comme quelqu’un qui a poursuivi son rêve jusqu’à réussir. Ça fait chaud au cœur de savoir que j’ai eu raison d’avoir confiance en moi, que j’ai eu raison de faire de la phrase :


« Quand je serai une auteure riche et célèbre », ma phrase fétiche depuis que j’ai 11 ans. Depuis que j’ai découvert quelque chose de merveilleux; depuis que j’ai compris quel serait mon but dans la vie:

Écrire. Rien que le mot me fait frissonner. C’est un joli mot, qui ne signifie rien mais qui veut pourtant tout dire. Un simple mot, qui résonne de mille et une façons aux oreilles de mille et une personnes différentes.

Écrire. Pourquoi? Pour qui? Peut-être simplement pour noircir une feuille affreusement blanche. Pour remplir le vide trop profond, ou pour évacuer le trop plein. Pour le plaisir, pour le voyage, pour le résultat. Pour tout le monde, pour personne. Pour soi-même.

Écrire. C’est un mot qui me fait rêver. Il est accessible à tous, et les chemins qu’il offre sont bien trop nombreux pour que je puisse les compter. Des lignes droites et sûres, calmes, apaisantes, sans embûche. Des courbes pour se perdre, pour traîner et risquer d’être en retard.

Écrire, c’est rêver tout en étant éveillé. C’est échapper à l’ennui le temps de quelques phrases. C’est pouvoir dire tout ce qu’on veut sans toutefois révéler nos secrets. C’est hurler sans produire un autre son que celui de la pointe aiguisée qui glisse et se désagrège lentement sur le papier.

Écrire. C’est ce qui est important. C’est ce qui fait la différence, ce qui nous rend unique, ce qui nous fait sentir nous.

Écrire. Même dans le doute, dans l’adversité ou contre la Terre entière; dans l’ombre ou au vu et au su de tous.

Qu’il fasse jour, qu’il fasse nuit; que le soleil brille ou que le tonnerre gronde, j’écris.

L’écriture est devenue la passion qui me consume, le chemin tortueux que j’arpente, la voix qui susurre et chuchote à mon oreille de mille et une façons différentes. Elle est la réponse aux questions qui me tourmentent, et l’intrigue qui me pousse à aller plus loin.

Ce soir, je vous souhaite, à tous les participants du Concours Sors de ta bulle, de trouver votre chemin; d’entendre cette petite voix que vous serez les seuls à comprendre. Je vous souhaite de trouver la réponse à toutes les questions qui vous tourmentent – pourquoi? pour qui? quand? où? comment? Mais surtout, je vous souhaite de trouver ce qui vous poussera toujours à aller plus loin.

À écrire, à écrire encore.


Toutes mes félicitations aux trois gagnants de la huitième édition de Sors de ta bulle!

Oh, et Pat! Tes crudités gratuites:



lundi 11 juin 2012

Cérémonie de clôture de Sors de ta bulle!

J'ai des papillons dans l'estomac.

Des dizaines et des dizaines de papillons qui virevoltent, qui voltigent, qui batifolent. Leurs ailes froufroutantes me chatouillent l'intérieur du ventre, effleurent mes côtes, et des frissons parcourent tout mon corps...

... Parce que je suis invitée à la cérémonie de clôture du concours littéraire Sors de ta bulle. Ce qui, en soit, est déjà bien sympathique, car c'est lors de cette soirée que le nom du grand gagnant 2012 sera révélé. Et, comme j'ai déjà été à la place de ces jeunes du secondaire qui croisent les doigts en souhaitant entendre le titre de leur manuscrit, je suis presque aussi excitée que n'importe lequel des participants.

Sauf que cette fois, je ne ferai pas qu'assister à la remise des prix...

... Je vais faire un discours!!!

Je ne vous fais pas plus de confidence. Il ne faudrait pas gâcher la surprise. Je vais plutôt vous inviter à venir assister à la cérémonie, qui aura lieu mercredi le 20 juin à 17h, aux bureaux de l'arrondissement voisin du pavillon Montcalm de l'école Mitchell-Montcalm, à Sherbrooke. Pour ceux qui seront dans l'impossibilité de venir pour quelque raison que ce soit, tant pis pour vous -- je plaisante. Enfin, pas tout à fait. Mais je vous promets de vous faire un petit compte rendu.

Alors, si vous avez envie de venir vous mêler à quelques dizaines de jeunes hystériques/excités/qui-ne-se-peuvent-plus à l'idée de gagner le premier prix du concours (publication de leur oeuvre par les éditions GGC), rendez-vous le 20 juin pour la cérémonie! C'est gratuit et il y a des crudités!

Qui sait? Peut-être aurez-vous la chance d'assister à la naissance de la nouvelle J.K. Rowling, du nouveau Bryan Perro, du nouveau Patrick Sénécal, de la nouvelle... Vous avez compris.

Finalement, même si vous ne pouvez pas être présent, ayez une petite pensée pour moi, histoire que je ne me mette pas à déparler ou à bafouiller devant tout le monde... :P

jeudi 7 juin 2012

La dévorante, par Lynda Dion




Quatrième de couverture :
« "j'ai la peau des mains qui fripe qui s'amincit le dedans des cuisses tendre comme du boeuf haché le dos qui coince quand je garde trop longtemps la même position je lis je réfléchis j'écris je médite devant la tête des arbres je ne bouge pas assez j'habite un corps de sédentaire qui n'a pas baisé depuis belle lurette ce qui me semble est pire encore"
Depuis la mort de sa mère, un an plus tôt, et le départ de sa fille, la narratrice se sent plus seule que jamais. Ni le chambreur avec qui elle partage son quotidien dans l'appartement de la rue de Vimy ni les hommes qui la courtisent sur les sites de rencontres ne parviennent à calmer sa faim. Jusqu'où ira-t-elle pour trouver l'amour et alléger ce coeur qui pèse dangereusement dans la balance? »


Mon avis (en quelques mots) :
Pour commencer, j'aimerais mentionner différentes choses, autant à propos de l'auteure qu'à propos du livre.
Pour ceux qui ont lu le tome deux de Polux (et qui lisent les dédicaces), le nom « Lynda Dion » vous semble peut-être familier. Eh bien, je confirme, c'est bien à cette Lynda-là que j'ai dédié L'oeil de glace. Lors du concours Sors-de-ta-bulle, auquel j'ai participé en 2010, elle a été mon mentor et m'a encouragé à continuer d'écrire, quoi qu'il arrive. Je ne le dirai donc jamais assez: Merci Lynda!

Ensuite, pour ce qui est de La dévorante, il faut que je précise que je suis loin d'être une habituée du genre. Ce roman est du style contemporain et a aussi un côté très poétique. Tout ce que je peux dire, c'est que cette lecture a été une véritable découverte, dans tous les sens du terme.

L'écriture de Lynda Dion est très fluide, mais aussi très directe, sans aucune pudeur et sans censure. De ce fait, les propos tenus peuvent parfois être choquants, mais la lecture n'en est, selon moi, que plus marquante.

Comme je l'ai dit plus haut, c'était la première fois que je lisais un texte présenté sous forme de fragments, et j'ai beaucoup aimé. Au début, il m'arrivait de me sentir perdue, mais au fil de ma lecture, j'ai trouvé et j'ai compris le rythme du récit. Le reste s'est fait tout seul et je n'ai plus vu le temps passer.

Au final, j'ai beaucoup aimé La dévorante. J'ai eu besoin d'un moment d'adaptation pour bien comprendre tout ce que je lisais, mais l'écriture de Lynda Dion m'a tellement touchée et bouleversée que cela en valait la peine.


Ma note: 4.5/5

mercredi 6 juin 2012

Nocturne, par Marie-Ève Dion



Traqueurs Inc. Tome 1

Quatrième de couverture :
« Traqueurs Inc., c’était avant tout mes deux frères et moi combattant les monstruosités du monde. Les esprits frappeurs, les loups-garous, les vampires, et j’en passe. Nous avions même la formation pour combattre les démons, mais comme n’importe quel Traqueur, nous espérions qu’elle ne nous servirait pas.

Je m’appelle Remyelle Guardian. Mon boulot: tuer les monstres en faisant mon possible pour ne pas me faire casser la gueule.

Tout allait bien, j'usqu'à ce que notre petit trio se transforme en duo sans mon accord. Deux Traqueurs, c’était très peu pour combattre les envoyés de l’Enfer. Pas que je me juge indispensable ou quoi que ce soit, mais l’orgueil de Mike finirait par les tuer, tous les deux. Il faudra donc que je trouve un moyen de leur venir en aide.

Par chance, les Trois Corbeaux, soit ces cinglés de Clairvoyants qui tiennent un salon de tatouage, sont là pour m’aider. Enfin, je l’espère.

Mon boulot, c’était maintenant d’éviter que mes empotés de frères se fassent botter les fesses par les démons, tout en me retenant moi-même de le faire. »


Mon avis :
Je me suis laissée tenter par ce livre en partie à cause de son prix alléchant (2,95$), à cause de sa couverture sombre et gore, et à cause du résumé qui, malgré les mauvais commentaires que j'avais déjà eus, m'attirait. Au final, Nocturne a été une lecture facile et rapide, mais pas toujours de qualité.

En effet, malgré le fait que les pages se tournent d’elles-mêmes et que je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans l’action – qui ne cesse jamais, soit dit en passant –, beaucoup de choses m’ont dérangée lors de ma lecture.

Je pense tout d’abord aux personnages qui, à quelques exceptions, m’ont plutôt laissée de glace. Notre héroïne, Remyelle, ne m’a pas vraiment plu et elle me tombait parfois sur les nerfs. Tout au long du roman, je n’ai pu m’empêcher de songer qu’elle était vraiment trouillarde – c’est un Traqueur, ça ? – et qu’elle agissait – non, elle  pensait aussi – comme une traînée.

Ce qui m’amène au point suivant : tous les personnages sont des dépravés sexuels. TOUS. Certains supposeront peut-être que c’est parce que j’ai un esprit chaste – hahaha –non. Seulement, dans Nocturne, on parle très souvent de sexe et ce n’est que rarement pertinent. Je veux dire qu’entre chaque scène d’action, j’ai eu l’impression que l’auteur cherchait à « faire du temps », c’est-à-dire à combler le temps mort avec tout et n’importe quoi, même si cela ne menait nulle part. Dans ce cas-ci, le thème choisi était la sexualité de la façon la moins romantique possible, et je n’ai pas vraiment trouvé cela intéressant…

Côté écriture, je me contenterai de dire que je suis loin – très loin – d’être impressionnée. Le style de Marie-Ève Dion, bien que facile à lire, est très basique. À peu près aucune description psychologique – c’est une des choses qui fait qu’il est difficile de s’attacher ou de s’identifier à un personnage –, un langage peu recherché avec énormément de répétition dans les phrases et les mots utilisés, et un rythme de lecture souvent inégal et plus ou moins clair (à un moment, tel personnage est à l’extérieur et l’instant d’après il se trouve dans une maison en train de faire on-s’en-fou-quoi, mais on ne décrit pas ce qui s’est passé entre ces deux scènes).

Toutefois, s’il y a vraiment une chose qui m’a dérangé lors de ma lecture, c’est qu’à peu près rien de ce que j’ai lu ne m’a semblé crédible. Qu’il s’agisse des émotions des personnages ou des évènements, l’auteure ne semble pas savoir de quoi elle parle. Je pense ici à la scène des tatouages. Je me suis fait tatouer, et dans un salon, ça ne se passe pas – mais alors là pas du tout – comme elle l’a décrit dans son livre. Et si elle se fiait à une expérience vécue pour écrire cette scène, alors je n’ai qu’un conseil : change de tatoueur au plus vite ! Je précise quand même que j’ai eu cette impression d’ignorance de l’auteur à de nombreuses reprises et que c’était particulièrement agaçant.

Finalement, malgré plusieurs défauts, il faut l’avouer, Nocturne a été une lecture rapide et tout de même agréable. Remyelle ne m’a peut-être pas vraiment plu, mais d’autres personnages comme Mike, Frank et même Aurell ou Seth m’ont fait rire et, si je pense lire la suite, intitulée Symphonie, c’est en grande partie grâce à eux – et grâce à la fin qui, même si je la voyais venir de très loin, me pousse à vouloir connaître la suite.


Ma note : 3/5