vendredi 6 février 2015

La symphonie des abysses-1, par Carina Rozenfeld



La symphonie des abysses, tome 1


Quatrième de couverture :
« Vous pensiez être au paradis?
Un gigantesque atoll, des plages de sable fin, une eau turquoise… Un mur infranchissable.

Il vous faudra d’abord vivre en enfer :
Article 1 : Tout contact physique, toute marque d’amour sont proscrits.
Article 2 : Il est interdit de chanter, d’écouter ou de faire de la musique.
Article 3 : Quiconque se livrera à ces activités illicites sera mis à mort.

Vous n’êtes personne.
Vous apprendrez à obéir. »


Mon avis :
J’avais beaucoup aimé la duologie Phænix, de la même auteure. Pourtant, j’ai mis un certain temps à m’intéresser à celle-ci. Quand je me suis finalement laissée tenter, je ne savais pas trop à quoi m’attendre…

Dans cette nouvelle série, Rozenfeld nous plonge dans un monde futuriste où la vie de ses protagonistes est régie par des lois dictatoriales telles que l’interdiction de chanter, ou celle d’avoir un contact physique, quel qu’il soit, avec un autre être humain. Ce premier volet est séparé en deux parties, deux « partitions », qui tournent d’ailleurs autour de ces deux interdits respectifs.

La première partition est celle d’Abrielle ou « Aby », jeune adulte de 16 ans (âge de majorité de son village). Chez elle, la plus stricte des lois est celle concernant la condamnation de la musique et du chant. Depuis toute jeune, pourtant, la tête d’Aby est emplie de symphonies qu’elle meurt d’envie de libérer à voix haute. Pour cette raison, elle est ce que les autres habitants appellent une Réminiscente et tous la pointent du doigt, la regardent de haut comme si elle était une sorte de bête de foire abjecte.

J’avoue que le début de cette première partie m’est apparu plutôt long. L’univers, bien que futuriste, ne comportait pas vraiment d’éléments pouvant perdre le lecteur; pourtant, l’introduction s’éternisait en détails et en parenthèses… J’ai donc été bien heureuse quand les choses se sont finalement accélérées et, vraiment, à partir de cet évènement qui est venu marquer un tournant décisif dans la vie d’Aby, je n’ai plus lâché mon livre! Il est à noter que le récit conserve tout du long un rythme assez tranquille, davantage axé sur l’aspect émotionnel que sur le suspens ou l’action; toutefois, de mon côté, ce style me convient très bien et tous les dangers ou les doutes qu’a dû surmonter Aby au fil de son voyage ont largement suffit à maintenir mon intérêt jusqu’à la fin de sa partition, qui nous laisse sur le suspens de sa rencontre avec les héros de la deuxième et dernière partie.

Cette partition met quant à elle deux protagonistes en vedette, qui sont aux prises avec l’interdiction de se toucher et de s’aimer – interdit qu’ils briseront bien sûr en secret, comme Aby l’avait fait avec le chant.

La partition de Sand et Cahill se révélera ma favorite du récit, tout d’abord pour son univers : si j’avais trouvé le monde d’Aby simple à imaginer et sans les artifices qu’on attend généralement d’une dystopie, le ville des Désexe, où vivent Sa et Ca m’a totalement éblouie. En effet, les deux jeunes appartiennent à la race des Neutres : jusqu’à leur majorité, ils ne sont ni homme, ni femme, mais des êtres asexués. Ils grandissent ainsi dans un corps dépourvu de tout attrait pouvant différencier l’homme de la femme, que l’on parle de la poitrine, des organes génitaux ou même des poils. À dix-huit ans, les Neutres choisissent s’ils souhaitent devenir un homme ou une femme, et ils reçoivent alors une injection qui transformera leur corps en celui du sexe choisi.

Personnellement, je n’avais jamais lu un tel concept, et son originalité m’a immédiatement séduite, ainsi que tout l’aspect philosophique qui l’entourait : l’identité de l’âme et non celle du corps; l’amour entre deux âmes et non entre deux personnes, puisque les Neutres ne sont ni homme ni femme, et qu’il n’existe donc pour eux aucune véritable orientation sexuelle.

Ensuite, cette deuxième partition m’aura également plu car plus rythmée que la première. Même si tout se déroulait surtout sur le plan mental, comme pour Aby, les péripéties de Sa et Ca m’ont semblé plus en chair, plus distrayantes.

Finalement, malgré les doutes qui m’ont assaillie lors des premiers chapitres à cause de leur rythme trop lent, ce tome 1 de La symphonie des abysses m’a beaucoup plu et, si l’ensemble ne mérite pas que je le qualifie de coup de cœur, l’originalité du monde des Neutres, elle, le vaut amplement!


Ma note : 4/5


Merci aux Éditions Robert Laffont pour ce livre!


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