Léviathan, tome 1
Illustré par Keith Thompson
Quatrième de couverture :
« ‘‘-Chargez le
canon! Rugit maître Klopp.
Alek se retrouva
projeté dans le siège du commandant tandis que la machine s’ébranlait. Il s’efforça
de boucler ses sangles, mais une pensée terrible l’occupait tout entier et lui
engourdissait les doigts.
S’ils essayent de me
tuer… c’est que tout est vrai.
Le comte Volger s’accroupit
près de lui, criant pour couvrir le vacarme des moteurs et des coups de canons.
-Voyez le bon côté des
choses, Alek. Si on vous tire dessus, c’est bien que vous représentez une
menace pour le trône!’’ »
Mon avis :
J’avais plutôt hâte de découvrir cette série, car je suis
une grande fan de Westerfeld – Uglies,
Midnighters… Et avec un roman Steampunk, rien de moins! J’avais donc des
attentes plus ou moins élevées pour ce tome 1 de Léviathan – trop élevées?
Difficile à dire…
L’auteur ne nous fait pas attendre avant d’entrer dans le
vif de l’action; dès les premières pages, nous nous retrouvons aux côtés d’Alek,
adolescent de 15 ans, emmené quasiment contre son gré loin du palais où il a
grandi, et qui apprend que sa vie vient de changer et qu’elle ne sera plus
jamais la même et, surtout, plus jamais aussi simple.
J’ai tout de suite aimé Alek, jeune homme qui rêve de
marcher dans les traces de son père et, surtout, qui craint de ne pas être à la
hauteur. Il m’a tout de suite été sympathique et j’ai compris ses craintes,
compati à ses malheurs; je me suis reconnue en lui, malgré la différence de
sexe.
Ce qui n’aura toutefois pas été le cas du personnage
féminin, à ma grande surprise. Deryn, que nous suivons le temps de deux
chapitres sur quatre (deux Alek, deux Deryn), m’a au premier abord semblé sympa,
comme Alek. Elle s’est tout de suite imposée comme le personnage de caractère;
fougueuse, intrépide, impulsive même, parfois. Cela m’a plu, jusqu’à ce que sa
fougue se transforme en une attitude parfois impolie, souvent hautaine. J’ai
tout de même pris du plaisir à suivre ses péripéties, car haletantes et intrigantes,
mais je n’ai pu m’empêcher de grincer des dents lorsqu’elle critiquait les
manières d’Alex (élevé en tant que prince, et donc personne importante,
rappelons-le) alors qu’à mon avis, c’était elle et personne d’autre qui se
comportait en enfant gâté.
Nous avons donc deux personnages bien différents, qui
évoluent dans deux univers bien différents. Alek est ce qu’on appelle un
Clanker : il est entouré de machines depuis son enfance. Machines qui
servent, majoritairement, aux déplacements et à faire la guerre. Des tanks, de
différentes formes et grosseurs, sur pattes plutôt que sur chenilles, si vous
voulez. Deryn, elle, est une Darwiniste : les Darwinistes ont appris à
utiliser les « fils de vies », comme ils appellent, d’espèces
animales afin d’en créer de nouvelles. Mais attention, pas un vulgaire
croisement entre un tigre et un lion; plutôt un croisement qui aurait pour résultat
une baleine capable de voler tel un dirigeable, avec des humains se baladant à
l’intérieur d’elle – vous avez bien lu; à
l’intérieur d’elle.
Au début, j’ai vraiment pris plaisir à découvrir ces deux
univers, ces deux maximes de vie. Cela a apporté une touche historique, si je
puis dire, à ma lecture, et j’ai aimé qu’on me situe ainsi dans le monde qu’avait
créé l’auteur pour sa série. C’est toutefois rapidement devenu agaçant, voir
irritant. Non pas car ce n’était plus aussi intéressant ou pertinent;
seulement, j’ai commencé à en avoir vraiment assez d’entendre Alek et Deryn – *tousse* surtout Deryn *tousse* – critiquer l’autre et dire « vos
machines sont stupides » ou « nos créations sont bien meilleures que
les vôtres ». Vraiment, cette partie de « qui est-ce qui pisse le
plus loin », très peu pour moi…
Finalement, je dirai que j’ai passé un bon moment, mais pas
un inoubliable moment, avec Léviathan. Je me suis attachée à Alek, moins à
Deryn; plusieurs points forts, tel la complexité de l’univers ou la constante
intrigue, à cette lecture, mais des points faibles aussi. J’ai toutefois eu
droit à plusieurs surprises et c’est une des raisons qui me donnent envie de
poursuivre la lecture de cette série avec le tome deux, Béhémoth.
Ma note : 3.5/5
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