mercredi 24 décembre 2014

Nuit tatouée, par Charlotte Bousquet



La peau des rêves, tome 1

Quatrième de couverture :
« Être libre de son destin. Venger ses parents massacrés par des chimères, alors qu’elle n’était qu’un bébé. Telles sont les ambitions de Cléo, orpheline élevée par le clan du Passage, ennemi juré des créatures hybrides. Jusqu’au jour où, combattant l’une d’elles, Cléo voit ses certitudes voler en éclats. D’où vient son tatouage au poignet, étrangement semblable à celui de la chimère? Que signifient ces visions terribles liées à la mort des siens?
Convaincue que son adversaire connaît la clé de son passé, l’adolescente se lance sur ses traces. En chemin, elle affrontera la haine, la trahison… et son désir pour Axel, un ténébreux ailé. »


Mon avis :
Ce qui m’a tout d’abord attirée chez ce livre est, vous l’aurez deviné, sa couverture. Car, enfin, n’est-elle pas absolument ma-gni-fi-que? Je me disais, aussi… Et bien sûr, il y a ensuite eu la quatrième de couverture, qui m’interpellait, m’intriguait. Et, bien que je ne connaissais aucunement l’auteure et avais à peine fureté sur le web à la recherche d’avis concernant Nuit tatouée pour m’en faire une idée, je ne me suis pas fait prier longtemps pour me le procurer. Ce livre me parlait. J’avais hâte de le lire et je voulais l’aimer, me croisais les doigts pour ressortir de ma lecture avec une bonne impression…

Le tout a plutôt bien démarré, d’ailleurs – et sur les chapeaux de roue. En effet, dès le prologue, où nous rencontrons Najma, une jeune femme qui joue un rôle bien particulier dans l’histoire, j’ai été intriguée par l’univers du roman, par son ambiance, ses personnages… Tout s’est rapidement mis en place, l’intrigue a bien vite pointé le bout de son nez et les évènements se sont bousculés à un rythme effréné…

… peut-être un peu trop effréné. Car j’ai parfois eu l’impression d’une transition trop rapide, voire inexistante. Chaque rebondissement est plus palpitant que le précédent – vrai; les pages se tournent d’elles-mêmes – vrai; le rythme de l’histoire est soutenu, haletant – vrai. Mais il m’a semblé, pour suivre ce rythme si soutenu, avoir besoin d’un temps d’adaptation. Quelques chapitres m’ont donc été nécessaires pour m’habituer à la façon dont l’auteure racontait son histoire, la façon dont elle faisait s’enchaîner les évènements et les réactions de ses personnages.

Ce fut également le cas pour sa plume. Car, si Bousquet nous offre ici un style que je qualifierai d’unique, tout en tempo marqué, en brusques sursauts et en brefs soupirs, j’aurais tendance à penser qu’elle court aussi le risque de perdre certains lecteurs. En effet, les moins « chevronnés » d’entre eux pourront avoir de la difficulté à suivre et à comprendre tout ce qui se passe dans le récit. Comme je le disais plus haut, ma propre lecture s’est d’abord faite tranquillement, jusqu’à ce que j’accorde mon rythme à celui de l’auteure. Ce n’est qu’à partir de ce moment que j’ai vraiment pu plonger pleinement dans l’histoire.

Laquelle comporte d’ailleurs deux branches, si je puis dire. Tout d’abord, celle de Cléo, écrite à la troisième personne. Je me suis rapidement attachée à notre héroïne, qui s’aperçoit un jour que toute sa vie est peut-être basée sur un mensonge. Elle tente alors de démêler le vrai du faux, de comprendre son passé pour mieux interpréter son présent, et sa quête la mène à affronter bien plus d’obstacles que ce qu’elle aurait jamais pu envisager. J’ai pris grand plaisir à suivre ses péripéties, à la voir évoluer suite aux découvertes qu’elle fait. Cléo est une adolescente forte, voire rude, mais les secrets et faiblesses qu’elle cache sous sa carapace me l’ont rendue sympathique et particulièrement crédible.

Ensuite, la seconde branche : celle de la fameuse Najma dont j’ai mentionné le nom plus haut. Contrairement à Cléo, elle ne fait que de brèves apparitions, durant des « interludes » de deux ou trois pages, et ce, à seulement trois ou quatre reprises au fil du roman. Et pourtant, ces passages sont écrits au JE. Mais, voyez-vous, c’est que Najma joue un rôle majeur dans Nuit tatouée : elle est celle qui nous raconte l’histoire de Cléo. Elle a pourtant sa propre histoire. En effet, Najma est retenue prisonnière par un clan souhaitant se servir d’elle comme rançon. Et, parmi les membres de ce clan, une petite fille a fini par se prendre d’affection pour elle. Un jour, la gamine demande à Najma de lui raconter une histoire – et c’est ainsi que nous nous joignons à elle pour que Najma nous narre les aventures de Cléo…

Nous alternons donc les chapitres mettant en vedette Cléo, et les interludes où nous revenons à Najma. Je dois dire que j’ai adoré suivre chacune des deux jeunes femmes, et ce, malgré le fait que nous ne voyions Najma qu’en de rares et courtes occasions.

Je conclurai en disant que cette lecture fut pour moi un petit coup de cœur. En plus des péripéties captivantes, des personnages attachants et de la plume unique de l’auteure, me retrouver dans un univers post-apocalyptique loin de tout ce qu’on voit en « dystopies populaires » m’a fait du bien. Je me dois toutefois de vous prévenir : bien qu’elle ne tombe pas dans les domaines de l’horreur ou de l’érotisme, cette lecture s’adresse à un public averti. L’ambiance est très sombre, l’histoire assez dure, et certains sujets abordés pourraient choquer certains lecteurs. Quant à moi, il me tarde de me lancer dans ma lecture du tome 2, Nuit brûlée!


Ma note : 4/5

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